Peu de dirigeants européens ont été autant ciblés par les sorties virulentes d’Elon Musk sur les réseaux sociaux que le chancelier allemand Olaf Scholz.
Le milliardaire et propriétaire de la plateforme X l’a qualifié de “crétin incompétent” et a appelé à sa démission. Ce jeudi, Musk accueillera sur sa plateforme un entretien avec Alice Weidel, leader de l’AfD, parti d’extrême droite allemand, anti-immigration et actuellement deuxième dans les sondages avant les élections fédérales prévues le 23 février.
Inquiétudes sur une ingérence politique
Pour de nombreux responsables politiques allemands, cette initiative est perçue comme une ingérence politique. Olaf Scholz a réagi en appelant au calme : “Ne nourrissez pas le troll.”
D’autres dirigeants européens se sont montrés critiques envers Musk, notamment Emmanuel Macron, qui a exprimé lundi son incrédulité face à cette situation :
“Il y a dix ans, qui aurait cru qu’un propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux au monde soutiendrait un mouvement réactionnaire international et interviendrait directement dans des élections, y compris en Allemagne ?”
Réactions en Europe
Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store a déclaré qu’il trouvait “inquiétant qu’un homme avec un tel accès aux réseaux sociaux et des ressources économiques considérables s’implique directement dans les affaires internes d’autres pays.”
En Espagne, la porte-parole du gouvernement Pilar Alegría a rappelé que les plateformes numériques devraient agir avec “une neutralité absolue, sans aucune forme d’ingérence”.
Cependant, certains pays comme l’Italie et la Hongrie adoptent une position différente. La Première ministre italienne Giorgia Meloni qualifie Musk de “génie” et “innovateur extraordinaire”. Viktor Orban, Premier ministre hongrois, partage également certaines affinités avec Musk.
Interférences en Allemagne
L’implication de Musk dans les affaires politiques allemandes est particulièrement controversée, surtout à l’approche des élections. Il a publiquement soutenu l’AfD, qualifiant le parti de “dernier espoir pour l’Allemagne” dans un article publié dans Welt am Sonntag.
Les services de sécurité allemands considèrent cependant l’AfD comme un parti extrémiste ou soupçonné d’extrémisme, et les tribunaux ont statué que ses objectifs allaient à l’encontre de la démocratie.
Le candidat des Verts à la chancellerie, Robert Habeck, a été catégorique : “Ne touchez pas à notre démocratie, M. Musk.”
Enquête de l’UE
La Commission européenne a rappelé que les règles sur les services numériques (Digital Services Act) n’interdisent pas les diffusions en direct ou l’expression d’opinions personnelles. Toutefois, un porte-parole a souligné que les propriétaires de plateformes ne devraient pas offrir de “traitement préférentiel”. Une enquête est en cours sur les pratiques de X, et cette diffusion fera partie de l’examen.